François Louis, lauréat 6ème promotion, Sénégal été 2017, 18 ans

françoisFrançois Louis – Sénégal, 18 ans

« Dès mon arrivée au village, on a été bien accueilli par les villageois. Le premier jour on a fait connaissance avec notre famille d’accueil et on a fait le tour du village. Après, les villageois ont organisé une fête d’arrivée. Chaque jour, on nous apprend le wolof qui est la langue locale. On a fait des ateliers sur les normes à respecter et sur l’arbre généalogique de nos familles d’accueils. Parfois je reste dans ma famille à jouer avec eux. Ils sont sympas et on rigole souvent ensemble, même s’ils ne comprennent pas trop le français. En gros tout se passe bien, on s’amuse et surtout moi avec sama mag bou jigeng (grande sœur). » – François, le 26 juillet, 2017, https://yesakademia.tumblr.com/post/163481792862/premi%C3%A8re-semaine-lettre-de-blog-de-fran%C3%A7ois

Agé 17 ans, résidant à Pantin en Seine-Saint-Denis, je me suis inscris à YAKA lorsque j’étais en première au Lycée Eugène Hénaff à Bagnolet. Né à Port-au-Prince, Haïti, dans une famille moyen, j’ai toujours été motivé par un désir fort de réussir. Je crois que chacun est maître de son propre destin et peut faire ce dont il a envie dans la vie, ainsi que dans le monde vers le changement social. Ce qui m’indigne le plus c’est l’inégalité et IMPOWER m’a permis de mieux comprendre et aborder les enjeux sociaux, surtout de l’inégalité. YAKA m’a aussi permis d’avoir plus de confiance en moi et à mieux m’orienter dans la vie.

Mon but initial du voyage interculturel l’été 2017 était de trouver mon projet de 3ème phase et de faire des échanges, et bien sûr d’en savoir plus sur le Sénégal. Je voulais aussi modifier mon image et mes perceptions sur le pays. En effet, j’ai appris beaucoup de choses sur le pays et sur l’Islam que je ne connaissais pas du tout, de même que sur les façons de vivre. Maintenant grâce à cette expérience, j’ai l’esprit plus ouvert et je ne prends plus les choses à cœur comme je le faisais avant. Je me sens plus mature, plus sensibilisé sur la solidarité, et sur l’initiative de projets qui sont pertinents.

Lors du voyage, j’ai appris à faire beaucoup de choses comme laver mes propres vêtements, faire du Thiep, et surtout à aimer la nourriture Sénégalaise ! Avant j’étais difficile en terme de nourriture. Maintenant j’aime tout, surtout le Thiep, le Yassa, le Mafé, je kiffe tout !

Ce voyage au Sénégal m’a permis de plus pouvoir m’exprimer et partager mes idées. Avant le voyage, je ne pensais pas pouvoir m’adapter aux plats sénégalais comme manger du riz tous les jours, et à manger de la viande et le poisson. Mais maintenant, je suis vraiment moins complexé vis à vis de la nourriture et juste plus ouvert d’esprit de façon générale.

Avant je voulais déjà aider les autres, je savais que j’étais comme ça – sachant qu’il y a bien sûr des gens qui sont plus dans le besoin que nous. Mais maintenant je suis encore plus convaincu. Ce voyage m’a marqué et a rassuré mon choix de vouloir aider les autres. J’ai bien profité de l’échange culturel et j’ai vraiment essayé de parler avec tout le monde dans la communauté tout au long des 45 jours. C’était une expérience unique et maintenant je suis dédié à monter un projet de moulin à mil avec l’une de mes collègues de la promotion Sara.

Pendant plusieurs ateliers effectués au village et d’après quelques constats on a pu voir que celui ci avait besoin d’un moulin.  Représentant pour eux une source de développement, les femmes et les enfants de ce village vont face à plusieurs difficultés pour écraser leurs céréales en produit fini prêt à la consommation. Ils sont obligés d’aller dans un autre village qui est éloigné de 20 kilomètres pour moudre leurs céréales, ce qui ne facilite pas la vie aux enfants puisqu’en rentrant des cours, ils sont obligés de refaire des kilomètres à pied pour aller moudre le mil, sachant qu’ils vont à l’école à pied. L’installation d’un moulin à mil dans ce village permettrait aux femmes de gagner plus de temps pour vaquer dans leurs activités et aux enfants plus de temps pour réviser après les cours et se reposer.

Ce projet nous tient à coeur et faciliterait la vie des gens du Village de Mbourokh. Les aider à mettre en place un moulin c’est aussi les aider à avoir plus de temps pour éduquer leurs enfants et que les enfants aient une meilleure éducation. Avec l’aide de YAKA et d’autres personnes qui nous soutiennent on espère concrétiser ce projet.

Le travail que YAKA effectue a de l’impact sur chacun de nous et personnellement ça m’a complètement fait changer de perspectives pour ma vie future. Aider les gens c’est ce que je souhaiterais faire après mes études et c’est ce que je compte faire.

Merci à YAKA pour tout l’encadrement porté, merci de m’avoir fait qui j’étais réellement!