« Pourquoi la deuxième phase est la plus simple ? » Par Miguel Mendes Pereira

Par Miguel Mendes Pereira, chargé de développement YES Akademia

miguel mendes perreira

Le projet IMPOWER de YES Akademia se découpe en trois phases. Si la première phase est une phase de réflexion, de prise de conscience, la deuxième semble à priori la plus compliquée. Qui s’imagine vivre dans un village avec des étrangers (bien que nous soyons les réels étrangers) à l’hygiène douteuse et au régime alimentaire insolite ? Tout le monde aime Rendez-vous en Terres Inconnues ou Koh Lanta, mais la plupart aime ça de loin. Contrairement aux idées reçues, c’est bien plus simple qu’on ne le croit ! Le titre paraît provocateur et racoleur, mais j’en suis persuadé, croyez-moi !

Tout d’abord, on vit dans des conditions difficiles avec une très forte chaleur (ce qui ne serait pas pour nous déplaire en ce moment), sans eau courante ni électricité, ce qui ferait dire à chacun d’évidence que je suis un menteur. Seulement, je vous affirme que cette expérience est très simple à vivre. Je continue mon récit. Les habitations sont d’une architecture sommaire, les toilettes n’ont pas de cuvettes pour la plupart (sauf celles de chez moi bien sûr) et le living room n’est même pas pourvu d’un toit. Il n’y a pas de centres commerciaux, de cinémas et de salles de sport. Les routes ne sont pas pavées, les systèmes de communications sont inexistants ! Vous ne me croyez toujours pas? Explications…

Du latin simplex qui signifie “formé d’un seul élément”, le mot “simple” a plusieurs sens. On peut donc se servir de ça pour semer le trouble. Oui, cette expérience est simple car il s’agit surtout de vivre simplement. Mais comment vivre simplement, quand notre simplicité est si complexe. Là est l’intérêt du voyage. C’est un travail de relativisme et de réflexion qui est mené durant la première phase et doit rendre le voyage plus simple et nous sortir de nous simplicité complexe afin de réellement (re)découvrir la simplicité. La (re)découverte de l’ennui, du temps long et des blancs lors d’une conversation sans pourvoir s’échapper pour autant avec un appel téléphonique ou un rendez-vous quelconque. Ces  moments sont difficiles à vivre, dans un premier temps, tant la complexité nous porte et nous fait croire que sans elle, l’existence est intérêt.

À force de temps et d’habitude, chacun se découvre des capacités d’adaptations insoupçonnées. On réalise que cette simplicité n’est pas insurmontable. Mais le temps est nécessaire à cet éclaircissement. Car oui, il est paradoxal de penser que la simplicité puisse être insurmontable, mais d’évidence cette idée est ancrée en nous. À force de vie, d’échanges et partage, la simplicité se rend accessible d’elle-même. Elle peut devenir le temps du voyage le credo de tous, ouvrir des perspectives d’avenir et modifier les consciences.

« À force de temps et d’habitude, chacun se découvre des capacités d’adaptations insoupçonnées. On réalise que cette simplicité n’est pas insurmontable. »

La simplicité de la vie que l’on a connu un temps est marquante pour toujours. Le fait de passer d’un monde où les hommes connaissent de gros problèmes mais simples à résoudre (manger, puiser l’eau…) à un monde où les problèmes sont petits mais complexes à solutionner (tensions avec sa copine, portable has been…) est une véritable épreuve qui est tout, sauf simple!